Il est une nymphe de grande beauté, qui se désolait de celle-ci ; elle parcourait champs et marrées pour éviter tout les amants qui la courtisaient. Elle était une jeune enchanteresse, indépendante, et parcourait les solitudes des forêts ; à la plus grande désolation de son père Pénée (dieu du fleuve) qui voulait une descendance et une postérité, mais Daphné ne voulait point se marier en refusant les avances de tout les courtisans...
C'est alors qu'un jour, Daphné (en grec ancien Δάφνη / Dáphnê) fût poursuivie sans cesse par les ardeurs d'un qui ne voulait pas lui lâcher les talons c'était Apollon, lorsqu'elle le voyait approcher, elle s'enfuyait à grand pas et en avait le dégoût...
Mais qui ce cache derrière tout ça? Ah les histoires d'Amour sont toujours remplies de suprises mais aussi d'aléas...
Dans les Métamorphoses d'Ovide (livre 1 vers 452 à 567) la légende est contée ainsi (Mélusine en a fait un résumé) :
Suite à une certaine altercation, Apollon s'est moqué de Cupidon (dieu de l'amour) en le traitant d'efféminé en lui disant qu'il fallait mieux qu'il utilise son flambeau pour allumer certaines flammes et ne jamais comparer ses triomphes aux siens... Cupidon lui dit :
"Sans doute, Apollon, ton arc peut tout blesser; mais c'est le mien qui te blessera ; et autant tu l’emportes sur tous les animaux, autant ma gloire est au-dessus de la tienne".
Le dieu de l'Amour en rage et pour se venger, décocha simultanément deux flèches :
*Une en or sur Apollon qui le rend fou amoureux de la belle Daphné
*L'autre en plomb sur l'enchanteresse qui lui inspire le dégoût de l'amour.
Alors Apollon se mit à la poursuivre, celle-ci, à force de courir et fuir se retrouva vite épuisée, et elle demande alors à son père, le dieu fleuve, de lui venir en aide.
Comme Apollon ne plaisait guère à Pénée celui-ci transforma sa fille en laurier-rose (en grec rhododaphné).
"...Elle pâlit, épuisée par la rapidité d'une course aussi violente, et fixant les ondes du Pénée : "S'il est vrai, dit-elle, que les fleuves participent à la puissance des dieux, ô mon père, secourez-moi ! ô terre, ouvre-moi ton sein, ou détruis cette beauté qui me devient si funeste" ! À peine elle achevait cette prière, ses membres s'engourdissent; une écorce légère presse son corps délicat; ses cheveux verdissent en feuillages; ses bras s'étendent en rameaux; ses pieds, naguère si rapides, se changent en racines, et s'attachent à la terre : enfin la cime d'un arbre couronne sa tête et en conserve tout l'éclat..."(Ovide extrait des Métamorphoses")
Apollon, qui est toujours amoureux d'elle, en fait alors son arbre, et le consacre aux triomphes, aux chants et aux poèmes.
"...Apollon l'aime encore; il serre la tige de sa main, et sous sa nouvelle écorce il sent palpiter un cœur. Il embrasse ses rameaux; il les couvre de baisers, que l'arbre paraît refuser encore : "Eh bien ! dit le dieu, puisque tu ne peux plus être mon épouse, tu seras du moins l'arbre d'Apollon. Le laurier ornera désormais mes cheveux, ma lyre et mon carquois : il parera le front des guerriers du Latium, lorsque des chants d'allégresse célébreront leur triomphe et les suivront en pompe au Capitole : tes rameaux, unis à ceux du chêne, protégeront l'entrée du palais des Césars; et, comme mes cheveux ne doivent jamais sentir les outrages du temps, tes feuilles aussi conserveront une éternelle verdure." Il dit; et le laurier, inclinant ses rameaux, parut témoigner sa reconnaissance, et sa tête fut agitée d'un léger frémissement." (Ovide extrait des Métamorphoses)
Une autre variante moins connue du mythe, rapportée par Parthénios de Nicée, fait de Daphné une fille d'Amyclas qui pratiquait la chasse en Laconie, et était dévouée à Artémis. Un jeune homme, Leucippos, en tomba amoureux, et décida de se déguiser en femme pour être admis parmi la compagnie exclusivement féminine de Daphné. Apollon, également amoureux de Daphné, et jaloux du privilège de Leucippos acquis par ce subterfuge, inspira aux chasseresses le désir de prendre un bain et de se dévêtir toutes entièrement. Leucippos dut dévoiler sa virilité; on le massacra à coups de javelots.
Ensuite, le récit de Parthénios rejoint celui d'Ovide, mis à part que c'est Zeus lui-même qui transforme Daphné en Laurier.
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sources : pour les extraits d'ovide les métamorphoses : http://bcs.fltr.ucl.ac.be/META/01.htm
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